Il y a des livres, comme des films peu connus, qui dans votre cœur mériteraient de figurer aux côtés des plus grands.
Et c’est bien le cas de Tous Les Petits Animaux de Walker Hamilton. En tout cas dans tout notre petit cœur.
Un roman venu d’ailleurs
Tous Les Petits Animaux est un roman inclassable, de ceux qui ne rentrent dans aucune case et c’est bien pour ça qu’on les aime. Il s’agit d’un livre sur la vie, que l’on célèbre. De la mort, que l’on accepte. Et de toutes les choses qui se passent entre les deux : belles, simples, terrifiantes et violentes.
Bobby 31 ans, enfant éternel, s’enfuit afin d’échapper à son beau-père cruel. Sur sa route, il va rencontrer Monsieur Summers, étrange et attachant personnage dont la vocation est d’enterrer tous les petits animaux, victimes de l’insouciance ou de la cruauté des humains.
Une fable d’une beauté simple et brute, empreinte à la fois de cruauté et de grande bienveillance.
L’histoire nous est contée par le personnage principal : Bobby. Bien qu’étant un homme adulte, Bobby pose sur le monde qui l’entoure le regard naïf et innocent d’un enfant, ce qui n’est pas sans rappeler quelques passages Des Fleurs Pour Algernon (Daniel Keyes, 1966).
Au bord des routes, au milieu des forêts ou le long des plages, Bobby et Monsieur Summers vont mener leur chemin ensemble, et nous emporter avec eux.
Déroutante de prime abord, l’histoire simple de ces deux hommes va finir par nous faire comprendre puis adopter leur vision du monde. Un monde d’une violente beauté, ce monde familier et inquiétant qu’est aussi le nôtre, humble lecteurs.
❞ – Pourquoi avez-vous enterré le lapin ?
– Je te l’ai déjà dit, mon garçon, d’abord parce qu’il est mort, et ensuite parce que je voulais le faire. C’est tout.❞
Une ode à l’innocence, tant humaine qu’animale, à la simplicité salvatrice et à tous les petits animaux qui nous entourent, morts ou vivants, qui au même titre que ce magnifique livre, méritent une réelle considération.
Un roman qui ne fera sans doute pas l’unanimité, ce qui finalement ne lui portera pas préjudice, c’est dans sa nature. Parce que comme un petit animal croisé sur nos chemins, ce livre nous laisse le choix : avoir la curiosité de s’arrêter et de prendre la mesure de toute sa grandeur sans aucune prétention, ou simplement continuer son chemin.
Une chose est sûre : il s’agit d’une espèce rare, qui si vous la laissez vous approcher, vous donnera l’impression d’être privilégié d’avoir croisé sa route.
L’édition disponible aux Éditions de l’Arbre Vengeur est agrémentée des très jolies illustrations de Mehdi Beneitez.